PME, PMI, Start-ups, Grands Groupes, Politiques : le succès rencontré par l'évènement Industries 2020 First, qui se tenait le 15 juin à Lyon et qui a réunit 600 personnes, montre s'il le fallait que tout le monde est en ordre de bataille pour relever le défi, saisir les opportunités et faire gagner l'industrie régionale.
La région Rhône-Alpes-Auvergne est à la fois la première région industrielle de France mais aussi une région pilote pour tout ce qui touche au numérique. Cela devrait faire d'elle le fer de lance de cette Industrie du Futur.
Pour Jean-Michel Pou, fondateur de Delta Mu, spécialiste de la Smart métrologie, le numérique ouvre de nouvelles opportunités, principalement autour de la Data Science. Un objet aussi courant qu'une balance peut désormais être connectée, collecter des données quand elle est utilisée mais aussi ajuster son comportement en fonction des données de son environnement (latitude, altitude, ...). Cela ouvre des opportunités importantes, notamment dans une démarche de servitisation qui permet d'assurer un revenu récurrent et d'engager une relation sur le long terme avec les clients.
S'il y a un point sur lequel se rejoignaient les intervenants de la matinée, c'est la nécessité d'accompagner les collaborateurs dans cette transformation numérique de l'industrie. De nouveaux métiers apparaissent et vont continuer d'apparaitre, de nouvelles compétences sont attendues, et pour éviter que cette route vers l'industrie du futur ne se transforme en une catastrophe pour l'emploi, il s'agit de former, d'accompagner et de faciliter la communication entre établissements de formation et industrie. C'est peut-être aussi l'occasion qui nous est offerte de ré-enchanter les métiers de l'industrie et d'attirer plus de jeunes ?
Une remarque de Maurizio Gattegio, de l'Effra, lors de sa présentation de la feuille de route européenne pour le programme Factories of the Future m'a semblé particulièrement pertinente et montre l'ampleur des bouleversements en cours. Quand on évoque le sujet de la voiture autonome par exemple, le premier fabricant automobile n'apparait qu'en troisième position sur ce marché, devancé par des entreprises comme Google, très loin à l'origine de ces marchés.
"Vous pouvez choisir votre voiture pourvu qu'elle soit de couleur noire"
Le modèle d'Henry Ford n'est plus adapté aux mutations en cours. Les process ne sont plus aussi linéaires que par la passé et toute la chaîne de valeur dans l'industrie est devenu de plus en plus complexe. Ce n'est pas un hasard si le secteur de la supply chain est l'un des plus impacté par la digitalisation.
On le voit, l' industrie n'a d'autre choix que de changer et de s'adapter. Il ne s'agit pas de s'en plaindre mais au contraire de saisir de nouvelles opportunités. Si celles-ci sont d'ores et déjà intégrées par des entreprises aussi importantes que Siemens ou Air Liquide, cela s'avère plus difficile pour des entreprises de plus petite taille. Or, les PME / PMI représentent la majorité des entreprises industrielles en Europe. La solution pour ces PME peut venir des programmes mis en place au niveau Européen, National ou régional comme l'alliance pour l'industrie du futur en France, l'industrie 4.0 dans le Bade-Wurtemberg ou encore en Catalogne.
Une autre piste possible pour permettre à ces PME de prendre le train de l'industrie du futur, c'est la coopération, entre elles, mais aussi en intégrant des programmes proposés par des grands comptes. L'exemple de Michelin et de Fives est à ce titre particulièrement intéressant.
C'est en tout cas la question que je me pose après cette journée riche en échanges. Si les bouleversements et opportunités induits par la digitalisation de l'industrie semblent clairement identifiés et des solutions déjà proposées en terme de hardware, de software, de management et de process industriels, j'ai été frappé par l'absence de propositions sur la façon dont les industriels doivent adapter leurs process marketing et commerciaux.
Ce qui pousse vers l'industrie du futur c'est bien la digitalisation. Mais la première digitalisation n'est-elle pas celle du parcours client? De mon point de vue c'est celle qui oblige le plus les entreprises industrielles à s'adapter. Le client en B2B n'est pas si différent du client en B2C. Il veut les informations tout de suite, et il veut pouvoir décider quand commander et où se faire livrer. Il veut également être reconnu comme quelqu'un d'important et ne souhaite pas être considéré comme une simple adresse email. Sur des marchés aussi mondialisés que ceux d'aujourd'hui, rester compétitif en digitalisant son process de fabrication, ou en misant sur les objets connectés est une bonne chose. Pour autant, si vous oubliez en route de digitaliser vos process marketing et sales qui achètera vos produits ?
En alignant équipes marketing et commerciales et en collectant des données sur les leads Inbound Marketing et Inbound Sales permettent d'adapter et de personnaliser la démarche commerciale. Vendre mieux, vendre bien. Peut-on sérieusement vendre les services et technologies de demain avec les méthodes d'hier ? Adaptez l'organisation de vos ventes aux méthodes d'aujourd'hui et alignez vos équipes marketing et sales sur les mêmes objectifs pour générer un max de business !