Dans notre dernier épisode podcast Industrial Growth, nous avons échangé avec Marc-Henri Frouin, 29 ans, fondateur de Niryo. Cette startup française conçoit des robots collaboratifs pour l'industrie, l'éducation et les laboratoires. Elle s’exporte dans plus de 50 pays. Sa mission ambitieuse : démocratiser la cobotique et remettre l’homme au centre de l’industrie.
Marc-Henri Frouin, 29 ans aujourd’hui, qui a fondé l’entreprise à la sortie de son école d’ingénieur pour répondre à une frustration vécue au cours de ses études : proposer des robots collaboratifs accessibles à la fois en terme d’utilisation et de programmation mais aussi en termes de budget.
Dans cet épisode podcast, découvrez comment Niryo est en train de disrupter un marché de la cobotique en très forte croissance, en s’adressant prioritairement à un marché de niche.
- La genèse de Niryo
- Quelles sont les problématiques de l’industrie 4.0 ?
- Quelle est l’approche de Niryo ?
- Quelles sont les difficultés rencontrées par les startup industrielles ?
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La genèse de Niryo
C’est en 2016, juste après ses études en ingénierie que Marc-Henri Frouin, passionné de technologie et d’électronique, lance Niryo. Une idée qui naît d’une frustration ; en tant qu’ingénieur-stagiaire, il constate qu’il ne peut travailler sur des bras robotisés ou, au contraire, qu’il doit exercer sur des robots peu avancés ou de première génération, trop onéreux et complexes.
« Niryo vient remplir la case manquante entre ces deux univers », nous explique Marc-Henri Frouin, qui signe avec cette startup sa première expérience professionnelle.
Au départ, Niryo était orientée « techno-push ». Elle mettait au point une technologie qu’elle proposait sur le marché sans trop se soucier de l’utilisation ou de la stratégie entrepreneuriale, confie notre invité. Le premier robot de Niryo s’est d’ailleurs écoulé rapidement à l’international. Puis, au fil des itérations, la startup se recentre pour mieux comprendre la clientèle et les utilisateurs des bras robotisés afin de répondre à la demande.
Aujourd’hui, la startup conçoit des cobots, des robots collaboratifs, entièrement programmables par l’opérateur et accessibles financièrement. Elle compte une quarantaine de collaborateurs et son chiffre d’affaires affiche une croissance de 80% par an. La startup s’attend à un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros cette année.
Le problème avec l’industrie 4.0
Le jeune entrepreneur relève plusieurs manquements de l’industrie 4.0. Avec la vente du premier robot Niryo, est venue la confrontation avec les réalités du marché professionnel. Force est de constater qu’il y a une frustration générale sur des cas d’application au niveau de l’enseignement supérieur, des cadres professionnels et semi-industriels.
De plus, les robots existants peuvent coûter entre 20 000 et 30 000 euros alors que l’installation chez l’utilisateur fait grimper davantage les coûts d’investissement.
L’industrie 4.0 se base aussi sur la notion que les opérations doivent être complètement automatisées et interconnectées.
En d’autres mots, la machine remplace l’homme. Celui-ci se voit reléguer au rôle de soutien.
« Or, souligne Marc-Henri Drouin, l’industrie n’est pas encore suffisamment mature pour avoir des « process » qui s’adaptent à ce modèle d’industrie. »
« L’homme augmenté avec la technologie »
C’est la vision de Niryo. Pour le jeune entrepreneur, il faut mettre l’homme au cœur des « process ». C’est lui qui doit maîtriser les opérations, en s’appuyant sur la technologie Niryo, par exemple, pour soutenir sa croissance.
C’est pour cette raison, souligne Marc-Henri, que Niryo s’efforce de créer des interfaces suffisamment simples pour qu’un client qui n’est pas forcément roboticien puisse utiliser la technologie d’une manière fluide.
« L'autre spécificité qui fait la différence de Niryo est de travailler autant sur le robot « physique » que le logiciel qui l’accompagne. »
Le combat de Marc-Henri Drouin : faire que le logiciel crée de la valeur pour le hardware et vice-versa.
Niryo vient aussi disrupter la tendance de cherté des bras robotisés en proposant des solutions à la fois hardware et logiciel qui permettent ainsi de rentrer dans les budgets de charge.
Deux freins à la croissance d’une startup industrielle
Le recrutement est aujourd’hui la principale difficulté pour passer à l’échelle et soutenir la croissance. Il y a un manque de collaborateurs qualifiés sachant travailler sur la conception de logiciels et le hardware en simultané.
L’industrie est aujourd’hui confrontée à un questionnement sur le sujet de l’approvisionnement. Pour l’entrepreneur, il faut une réflexion profonde sur de nouveaux modèles adaptés à ces problématiques.
À retenir…
Avec une croissance de 40% par an, le marché de la cobotique est en plein essor. Nous passons d’un modèle de mondialisation à un modèle plus agile, avec des micro usines qui alimentent des zones plus restreintes organisées autour de centres de production. En tant que maillon dans ce domaine, Niryo propose de donner à l’humain une place centrale au sein de l’industrie.
