Comment rebondir juste en temps de crise, après 102 ans d'existence ?
Une société créée au sortir de la première guerre mondiale, qui 100 ans plus tard, tourne toujours à plein régime sous les ordres de l'arrière-arrière-petit-fils du fondateur (oui vous avez bien lu : deux arrières).
C'est l’histoire de Benne SA, qui a su traverser les époques et qui est aujourd’hui dirigée par Thibault Benne, jeune Castrais qui ne se prédestinait pas vraiment à prendre les rênes de l’entreprise familiale.
Une société créée au sortir de la première guerre mondiale, qui 100 ans plus tard, tourne toujours à plein régime sous les ordres de l'arrière-arrière-petit-fils du fondateur (oui vous avez bien lu : deux arrières).
C'est l’histoire de Benne SA, qui a su traverser les époques et qui est aujourd’hui dirigée par Thibault Benne, jeune Castrais qui ne se prédestinait pas vraiment à prendre les rênes de l’entreprise familiale.
Cinq générations séparent donc cet ex-animateur de colonies de vacances à son arrière-arrière-grand-père qui fabriquait des pièces pour des réverbères à gaz. Après différentes spécialisations au fil des décennies, l’entreprise historiquement basée à Castres, dans le sud-ouest, conçoit aujourd’hui ces fameux tapis roulants d’usines, appelés convoyeurs, à des entreprises françaises comme étrangères. Thibault partage avec nous les secrets qui ont permis à Benne SA de traverser les époques et les défis d’aujourd’hui, relocalisation, crise sanitaire, industrie 4.0...
La recette de la pérennité d’une société familiale
Vieille de plus de cent années, l’entreprise emploie aujourd’hui plus de 130 personnes et dégage un chiffre d’affaires de près de 13M€. Avec même un site en Algérie, Benne SA se déploie à l’étranger et réalise 20% de sa production à l’export. Il faut dire que la société est basée sur un secteur de niche, qui intéresse toute usine de production. Dès qu’un produit est fabriqué en série, il y a forcément un convoyeur. Des bâtons de dynamite, des cordons bleus ou des antibiotiques, toutes sortes d’objets circulent sur les systèmes de convoyage fabriqués par Benne SA, qui fournit des industries en tous genres. La société a toujours eu cette volonté de travailler sur-mesure, aucun produit ne ressemble à un autre. Pour Thibault ce qui fait la réussite de l’entreprise est cette volonté d’être à l’écoute des clients et de répondre au mieux à leurs besoins, il se donne comme devise de “prendre soin des clients sinon quelqu’un d’autre le fera à notre place”.
“Quand j’ai récupéré la société, c’était un cadeau empoisonné”
Quand on sait que seulement 3% des sociétés familiales survivent au passage de la quatrième génération, l’entreprise castraise peut revendiquer fièrement son statut. Thibault Benne entre dans la société en tant que responsable marketing avant d’en devenir le dirigeant principal, il y a bientôt 4 ans. Il décrit cette prise de fonction comme un cadeau empoisonné, d’une part heureux et fier de reprendre les rênes et d’autre part en sachant que c’était le début d’une nouvelle vie, dans laquelle il allait devoir penser du matin au soir et même la nuit à Benne SA. Pour lui, ce qui fait la réussite et la pérennité de Benne SA se résume en plusieurs grands points :
- L'acquisition des clients mais surtout la manière de s’occuper d’eux, les fidéliser, car ce sont eux qui font vivre l’entreprise à travers les époques. Sans oublier que ces clients recherchent de l’authenticité, une histoire, un savoir-faire…
- L’innovation, réussir à s’adapter aux grandes tendances notamment de l’industrie 4.0. En intégrant plus de technologies et en poussant l’expertise mais tout en restant fidèle à sa production, voilà le défi de Thibault, qui sait qu’il doit garder la confiance de ses clients même en évoluant
- L’ouverture sur l’international, visible notamment par la création de cette filiale algérienne mais aussi en consacrant une part de plus en plus importante à l’export, sans cela difficile de rester compétitif
- Une communication et cohésion solides, réussir à fédérer ses équipes en particulier à l’heure où l’industrie est très changeante relève d’une grande complexité, plus d’une transition sur deux dans les entreprises familiales échouent suite à des problèmes de communication ou de confiance
“1 métier créé dans l’industrie en crée 3 dans le service”
Aujourd’hui quand on échange avec un industriel, on ne peut pas ne pas évoquer les sujets d’industrie 4.0 ou de relocalisation. Deux thèmes qui reviennent constamment sur la table car ils sont depuis plusieurs années au cœur des débats. Le marché évolue sans cesse, et chez Benne SA il a fallu suivre ces tendances et s’adapter aux demandes des grands producteurs. Les convoyeurs sont alors bien différents de ceux d’il y a quelques années. Aujourd’hui la plupart sont des lignes intelligentes, équipées de capteurs, permettant de tout calculer : poids, qualité etc. le tout relié au programme interne des entreprises.
Enfin concernant la souveraineté nationale et l’importance de relocaliser, en France, on est plutôt à jour sur l’industrie des services, qui se porte bien localement, mais beaucoup moins sur les industries au sens propre, souvent pointées du doigt car trop polluantes et donc difficile de relocaliser… Cependant ce lieu commun est désuet, les entreprises du secteur ayant pris conscience de l’importance d’agir proprement et surtout au vu des normes imposées par l’Union Européenne et autres institutions. Avoir une relocalisation complète des services c’est bien, mais sans les industries ces entreprises disparaissent, il est bon de savoir qu’un métier créé dans l’industrie en crée trois dans le service.
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