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Réduire de 90% le taux de CO2 d’ici 2030 : l’engagement de SFS dans la transition énergétique avec Alain Mangeard

Rédigé par Karim Bouras | 10/11/22 13:00

Dans notre dernier épisode podcast Industrial Growth, nous avons échangé avec Alain Mangeard, Head Europe South West chez SFS Construction - SFS Group.

En 1974, la société Boulonnerie Calibrée à Valence (Suisse) dépose le bilan suite au premier choc pétrolier. La majorité des employés sont licenciés mais une quinzaine d’entre eux sont transférés dans une filiale appelée « la visserie technique ». Forte d’un savoir-faire unique, la filiale dépose un brevet sur les vis auto-perceuses pour le bâtiment.

En 1976, le fondateur de SFS s'intéresse de près à ce brevet et rachète la petite filiale suisse de 15 salariés. Deux ans plus tard, après avoir délocalisé l’entreprise en France, SFS s’agrandit jusqu’à doubler sa taille en 1994. Aujourd’hui, SFS compte plus de 300 employés et est la seule entreprise en France à concevoir des vis, dont une moitié est destinée aux marchés industriels et l’autre aux clients.

En 2009, après une formation d’ingénieur, art et métier, et un emploi dans l’industrie en Haute-Savoie, Alain Mangeard reprend la direction de SFS. Arrivé pendant la crise, le nouveau dirigeant met en place une série de mesures pour assurer l’avenir du leader de la fixation. Aujourd’hui, il nous raconte son engagement dans la transition énergétique pour cette entreprise qui dépend de l’industrie et des machines. Découvrez son témoignage !

 
 
Au sommaire de cet épisode :



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Comment survivre dans le secteur industriel ?

Inflation, hausse du coût de l’énergie, situation géopolitique instable, enjeux climatiques, … Aujourd’hui, le secteur industriel est fortement déstabilisé !

Mais l’augmentation des prix et les contraintes environnementales sont à la fois un bien et un mal pour les entreprises industrielles : un mal car elles sont soumises à de fortes contraintes et un bien car elles sont désormais obligées de trouver rapidement des solutions efficaces. L’industrie a un rôle important à jouer dans la transition énergétique, alors pour Alain Mangeard, « c'est une opportunité ».

Pour illustrer son propos, le dirigeant de SFS utilise un exemple criant : au cours des cinquante dernières années, les entreprises spécialisées dans la fixation se sont - pour la plupart - délocalisées en Asie. Si les lois environnementales ont imposé de nouvelles normes aux entreprises, ces dernières ont été obligées de se réindustrialiser en France pour pouvoir y répondre. L’hexagone se (re)peuple donc d’entreprises éco-responsables !

Côté acheteur, les enjeux climatiques ont fortement impacté les mentalités et ont fait évoluer la façon de consommer.

 

« Aujourd'hui, les consommateurs modernes sont plus regardants et exigent des fournisseurs le respect des nouvelles normes.  »

 

Se dessine donc un trio gagnant, avec d’un côté une entreprise qui respecte les normes imposées en vendant des produits éco-responsables, de l’autre des consommateurs satisfaits de leurs achats, et au milieu une planète protégée et respectée.

Bien sûr, « ces nouvelles façons de produire doivent être réels et non pas agir dans un but de greenwashing » souligne Alain Mangeard.

Réduire son taux de CO2 de 90% d’ici 2030 : mission impossible ?

Comment, de son côté, le groupe SFS n’a-t-il pas été impacté par la transition écologique ?

« Car nous n'avons pas attendu d’être pied au mur pour commencer à s’interroger sur l’empreinte carbone de l’entreprise ! » explique simplement Alain Mangeard. 

En effet, l’entreprise a toujours pris en compte le souci écologique et s’est pleinement investie - encore plus ces dernières années - dans le développement durable.

 

« C’est pourquoi en 2018, le Président du groupe a pu présenter un projet inattendu : 90% de CO2 en moins d’ici 2030. »

 

Si ce projet surprend, de par son chiffre conséquent (surtout pour un acteur industriel) et son délai court, il n’est pas pour autant irréalisable. Et les collaborateurs l'ont bien compris ! Des questions ont alors commencé à être posées : où consomme-t-on le plus d’énergie ? où peut-on faire des économies ?

À la suite de ces interrogations, un premier chantier a été lancé : celui de récupérer les calories issus du four de traitement thermique pour chauffer les bureaux. L’entreprise est alors passé de 10 GW à 8,2 ; soit une économie de 18% sur la consommation de gaz ! Après cette réussite, un deuxième chantier a été créé afin de récupérer les systèmes de chaleur sur les compresseurs pour chauffer les douches des collaborateurs sans perdre en électricité.

Cette succession d’initiatives a permis au groupe SFS de réduire son empreinte carbone et ses coûts en électricité. Certes, le retour sur investissement de cette démarche peut s’avérer parfois long - 7 ans de durée d’amortissement pour SFS - mais cela permet des économies sur le long terme et la garantie de respecter les règles de durabilité imposées par l'État.

Pour inciter les collaborateurs à suivre la mouvance, « nous partageons les informations avec eux » souligne Alain.

 

« Efforts à venir, économies qui seront engendrées, etc. tous les collaborateurs doivent être informés des sujets go green de l’entreprise. »

 

Et pour les clients, le groupe SFS est indétrônable car il offre une traçabilité aux entreprises désireuses de limiter leur apport en CO2 dans le milieu de la construction.

Pourquoi et comment recruter des jeunes ambitieux et motivés ?

Dans l’imaginaire collectif, le secteur industriel est régulièrement associé à un travail pénible, une rémunération mal payée, un épanouissement personnel faible, etc. Pourtant, l'industrie d’aujourd’hui est très différente de celle qu’on a pu connaître autrefois : les conditions de travail sont plus confortables, la rémunération est conséquente et le statut est plus valorisé. Mais les clichés ont la vie dure et le secteur peine à recruter. 

Comment répondre à cette problématique ? 

« Dans l’industrie, comme partout ailleurs, nous avons besoin de jeunes brillants qui proposent des solutions et des idées novatrices » souligne Alain Mangeard. Mais trouver des jeunes intéressés par les métiers manuels et la technique n’est pas une mince affaire. C’est pourquoi SFS a participé - aux côtés de d’autres sociétés industrielles) à la création du CFAI à Valence.

 

« Les jeunes en alternance représentent plus de 10% de nos effectifs du site en Suisse »

 

Ce pôle de formation (regroupant la Loire, la Drôme et l’Ardèche) propose aux jeunes des formations aux métiers industriels. Il connaît aujourd’hui un grand succès, car ce sont plus de 300 jeunes qui sont formés au CFAI. « C’est une aubaine pour ces jeunes gens : ils ont une formation théorique, puis de la pratique sur le terrain, ils sont rémunérés à la fin du mois et leur formation ne coûte… rien ! » explique Alain Mangeard avant d’ajouter « La culture de l’alternance est importante pour des sociétés comme la nôtre, car l’alternance et les formations permettent aux jeunes d’être plus matures et de se positionner plus rapidement dans l’entreprise. » 

À retenir… 

Pour un dirigeant de PME, Alain préconise 3 conseils : prendre l’initiative de réduire le CO2 de son entreprise, écouter les idées et se faire aider, établir un projet concret à suivre.

Ces décisions auront des bénéfices incommensurables pour votre entreprise (qui paye moins cher, améliore son image et respecte voire anticipe les lois écologiques), vos collaborateurs (qui sont fiers d’être investis dans une entreprise responsable) et vos clients qui peuvent enfin acheter tout en contrôlant leur impact en CO2).

Dans les années à venir, cette prise de conscience au sein des entreprises va s'accroître. Conférences, conseils, histoire inspirante : nous sommes à l’aube d’une réelle transition écologique !