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D’une boîte du BTP à une entreprise à mission : comment le groupe Cheval se transforme

Rédigé par Karim Bouras | 10/02/23 08:52

Dans notre dernier épisode podcast Industrial Growth, nous avons échangé avec Jean-Pierre Cheval, Président du groupe Cheval.

Créé en 1949, le groupe Cheval est une entreprise familiale implantée dans la région Rhône-Alpes, dans le sud-est de la France. Initialement spécialisée dans les travaux agricoles, l’entreprise a progressivement étendu son activité aux travaux publics et d’aménagement pour répondre aux besoins d’urbanisation des années 80.

Soucieux de son impact sur l’environnement, le groupe a rapidement élargi ses savoir-faire en matière de développement durable, notamment en développant des compétences en termes de déconstruction, désamiantage, dépollution et revalorisation des matériaux (plus de 90% des matériaux étant recyclés ou réutilisés).

Autrefois entreprise familiale, le groupe Cheval compte aujourd’hui 19 entreprises, dont 750 collaborateurs, et génère plus de 150 millions d’euros de chiffre d'affaires. Après des études en BTS, Jean-Pierre a rejoint l'entreprise, puis a acquis ses compétences sur le terrain avant de franchir toutes les étapes pour pouvoir prendre la présidence du groupe quelques années plus tard. 

Découvrez, à travers son retour d’expérience, l’histoire du groupe ainsi que les clefs de cette évolution fulgurante !

 
 
Au sommaire de cet épisode :



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Entreprise à mission : un choix judicieux ?

« L’entreprise à mission est un statut juridique qui reconnaît les engagements et les actions d’une entreprise », explique Jean-Pierre. Apparu en 2019 à travers la loi PACTE, ce statut impose de nombreuses contraintes puisque, tous les deux ans, un organisme de contrôle extérieur vient vérifier les engagements sociaux et environnementaux pris par l’entreprise, afin de les valider ou non. Alors pourquoi avoir fait ce choix contraignant ?

Pour Jean-Pierre, devenir entreprise à mission est une démarche volontaire. « Ce nouveau statut correspond en tous points à l’ADN du groupe, à nos valeurs », explique-t-il. Loin du greenwashing, l’entreprise à mission impose de mettre en place des actions concrètes et de faire progresser l’entreprise dans le bon sens. 

 

« L’entreprise à mission nous permet d’affirmer en interne et en externe nos engagements, pour progresser encore et toujours. »

 

Pour parvenir à compléter ses objectifs, le groupe Cheval a instauré 2 comités de mission :

  • L’un, chargé de la stratégie, donne les grandes orientations du groupe ;
  • L'autre, chargé des opérations, s’engage - sur la base du volontariat - auprès des associations.

Grâce à ces deux comités, le groupe Cheval a été en mesure d’élaborer une feuille de route - avec plus de 50 idées - afin d’intervenir sur sa façon de travailler au quotidien et sur ses projets. Ainsi, côté social, l’entreprise s’est engagée à former davantage de jeunes en alternance et à intervenir auprès des écoles pour présenter l'entreprise, tandis que côté environnement, le groupe a choisi d’effectuer un bilan carbone pour mesurer l’impact de ses activités et diminuer sa consommation d’énergies fossiles de 50%.

Comment ces décisions impactent-elles le business ? Pour Jean-Pierre Cheval, ce choix permet à l’entreprise de renvoyer une image positive et de recruter ainsi davantage de salariés engagés. En termes de marché, ces décisions sont un élément différenciateur qui permet d’attirer plus de clients, désormais sensibles aux entreprises engagées.

 

« Je trouvais que ce statut d’entreprise à mission était le moyen de réconcilier le grand public avec le monde de l’entreprise », conclut Jean-Pierre Cheval.

Les enjeux d'un groupe comme Cheval

Si la croissance du groupe Cheval a été particulièrement dynamique, Jean-Pierre assure que celle-ci a été « cohérente et maîtrisée ». Mais pour y parvenir, le Président confie avoir fait face à trois défis de taille : 

  1. La première difficulté pour le groupe a été de trouver des gens « compétents et engagés », explique Jean-Pierre. Néanmoins, le statut d’entreprise à mission a eu pour conséquence de renvoyer une image positive de l’entreprise et d’accroître l’attractivité du groupe, engendrant ainsi plus de recrutement. 
  2. Le deuxième frein à cette expansion a été la lourdeur administrative en termes de réglementation. Si pour Jean-Pierre les règles sont essentielles pour établir un cadre de travail propice, certains projets mettent des années à voir le jour. « Une perte de temps », selon le Président. 

  3. Enfin, le dernier obstacle réside dans l'évolution des mentalités, et de la difficulté à parvenir à plus de cohésion. « L’union fait la force et aujourd’hui nous avons besoin de solidarité », explique Jean-Pierre. L’amateur de rugby prend l’exemple de ce sport, où des valeurs comme le respect, la fidélité et la ponctualité permettent d’arriver à plus de réussite.

« Il y a toujours plus de solutions que de problèmes. »

 

À retenir… 

Le groupe Cheval s’est toujours fixé comme objectif d’être au service du territoire. Pour y parvenir, l’entreprise a su s’adapter aux besoins des citoyens - en réalisant d’abord des travaux agricoles, puis en s’orientant vers les travaux publics et l’aménagement. 

Si le groupe a connu des défis de taille, jonglant entre recrutement et réglementation, Jean-Pierre a su insuffler une nouvelle dynamique au groupe en passant d’une boîte familiale du BTP à une entreprise à mission, un choix qui a permis non seulement de recruter des employés engagés mais également de se différencier sur le marché.

À la question « quelles sont les choses que tu ferais différemment aujourd’hui ? », Jean-Pierre n’a aucun regret, mais la satisfaction d’avoir mis l’accent sur l’effort collectif. « En équipe, on arrive à faire de belles choses : c’est plus durable ». Une belle conclusion !