À l’ère du “plastic bashing”, où ce matériau souvent accusé de tous les maux du monde, subit un réel déficit d’image, Anvi, société familiale de plasturgie située dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, a su tirer son épingle du jeu. Au travers d’une stratégie réfléchie et une approche différente de ses concurrents, la PME est même parvenue à se renforcer au moment de la crise du Covid-19 et à en tirer nombre d’enseignements positifs.
Alors comment aujourd’hui, une entreprise de plasturgie défend-elle sa place dans le monde de l’industrie ? Comment répondre aux défis environnementaux et espérer la pérennité de son activité ?
Antoine Bouillard nous partage ses secrets, craintes et réussites notamment dans ce contexte si particulier.
Anvi est aujourd’hui spécialisé dans trois domaines, le rotomoulage, l’injection plastique et le soufflage. Cette offre multi-technologies et multi-marchés n’était pas vraiment reconnue par tous il y a encore quelques années et l’entreprise était trop souvent vue simplement comme un “pousseur de matières”, qui concevait seulement sur commande. Quelque chose de peu valorisant pour la société qui a réfléchi par la suite à comment valoriser son offre.
En 2012, la communication de l’entreprise se limite à des actions qui peuvent paraître archaïques aujourd’hui, phoning, porte-à-porte… Un taux de succès assez limité, la plupart des affaires étant conclues à la suite de salons ou de bouche-à-oreille. Ce n’est que quelques années plus tard, que la PME décide de revoir sa stratégie.
En devenant Anvi, la société passe rapidement à l’inbound marketing et trouve le moyen de mettre en valeur son offre. Elle acquiert une étiquette de porteur de projets, qui ne mise pas que sur son “parc machines” à l’instar de beaucoup d’entreprises de ce secteur, mais bien sur l’accompagnement qu’elle propose, la R&D, l’éco-conception…
La scission de l’offre de la PME était alors nécessaire ! Travailler pour le compte de tiers est bien différent de la production de biens manufacturés comme Anvi en fait pour Poetic. En effet, l’entreprise rhônalpine a la volonté d’accompagner ses clients et de créer une véritable relation pérenne dans le temps. Et cela se ressent sur sa communication, elle attire en ne misant pas sur des caractéristiques dures, mais plutôt sur son savoir-faire, son sens de la relation, de l’échange...
Comment ne pas s’interroger sur le fonctionnement des industriels et leurs rôles durant la dure période de crise du Covid-19 ?
Anvi a su fédérer ses équipes pendant la pandémie, en produisant ses produits d’emballages pour déchets infectieux, les salariés ont eu la sensation de jouer un rôle utile dans le combat contre le virus. Les affaires de la société se sont plutôt bien portées car même en ce qui concernait les produits de jardinage, là aussi les ventes ont explosé, notamment en confinement, où 43% des français se sont mis au jardinage. La clé de cette réussite a été la communication nous confie Antoine, les salariés tous mobilisés, ont aussi pris du plaisir à opérer même en période de télétravail et cela a encore plus soudé les équipes.
Le déficit d’image que connaît le plastique est très dur à ôter de l’esprit des gens.
Ce que beaucoup ignorent c’est que le plastique en lui-même a de vraies vertus : il allège le poids des emballages, donc réduit l’empreinte carbone, augmente la durée de vie des aliments, il est recyclable dans la plupart des cas. Ainsi vouloir à tout prix y chercher des alternatives n’est pas forcément la solution. Le vrai problème est la fin de vie du matériau, qu’Anvi cherche à repenser.
En adoptant une “éco-conception”, le fabricant veut prouver qu’il est possible d’avoir un produit respectueux de l’environnement, composé à partir de matériaux recyclés et recyclables. Le but est d’être transparent et honnête sur la fabrication, montrer l’impact du produit sur l’environnement dans toutes ses phases de vie, dès la conception ! La PME propose aussi plusieurs versions de production à ses clients, en intégrant le critère environnemental.
Les produits Poetic sont quant à eux constitués à plus de 90% de plastique issu du tri quotidien des français, preuve de la volonté d’Anvi d’agir proprement.
Enfin, les évolutions législatives qui financent les filières de tri, qui accordent des bonus en fonction des performances environnementales des produits, vont évidemment jouer en faveur des entreprises comme Anvi, qui ont la volonté d’agir proprement.