Les politiques l'ont bien compris, les campagnes électorales se jouent désormais aussi online. Les élections municipales qui se profilent ne vont pas déroger à la règle et dans la plupart des villes, le match est déjà bien engagé.
Chez NILE, nous avons voulu en profiter pour analyser les stratégies digitales des deux candidats principaux déclarés sur Valence, Alain Maurice et Nicolas Daragon. Les principaux chiffres sont résumés dans une infographie réalisée par nos amies du Studio It's me. (dites leur que vous venez de ma part...)
Alain Maurice VS Nicolas Daragon : le match digital
1. Les sites web
Chacun affiche sa couleur : on retrouve sur www.alainmaurice.fr les tons roses et colorés propres à l'imagerie de gauche et sur www.nicolasdaragon.fr le bleu très connoté droite. Notons que les deux noms de domaines sont les noms des candidats : on est bien dans le "personal branding". Le rassemblement des forces en présence se fait évidemment et surtout autour d'un nom, d'un visage, beaucoup plus que sur un slogan.
Les deux candidats ont opté pour une architecture de site assez proche, qui correspond à ce que l'on retrouve chez nombre de candidats à ces élections municipales (le benchmarking a semble-t-il bien fonctionné !). Les réseaux sociaux sont mis en avant dès la page d'accueil, quelque soit le candidat. Cela montre l'importance accordée à ces médias par nos deux challengers.
Ceci dit, chez NILE nous regrettons l'absence d'une vraie stratégie de conversion des visiteurs en "prospects". Le site web ne devrait pas être une simple vitrine, une sorte de local de campagne en ligne. Au contraire, la mise en place de Call to action, ou de Landing Pages, aurait pu permettre aux candidats de mettre en place de véritables entonnoirs de conversion. Difficile à faire, surtout en l'absence d'une vraie stratégie de contenus !
2. Twitter : léger avantage à Alain Maurice mais Nicolas Daragon en embuscade
La suite du match se déroule donc sur Twitter, espace que les deux candidats semblent avoir du mal à investir. De mon point de vue, le compte d'Alain Maurice (@alainmaurice26) est un peu mieux utilisé par le candidat que celui de Nicolas Daragon (@NDaragon), en terme de pertinence des tweets. Trop de tweets "automatiques" envoyés depuis la passerelle Facebook, nuisent à la lisibilité du fil d'actualité chez Daragon.
Twitter est surtout utilisé par les candidats pour nous faire vivre la campagne en Live. Tous les deux jouent néanmoins le jeu de manière équivalente, en n'hésitant pas à répondre aux mentions et aux twittos qui les interpellent.
Messieurs, encore un petit effort pour nous proposer AUSSI des contenus sur vos propositions respectives et sur des sujets de fond qui intéressent les valentinois.
3. Facebook : le vainqueur est Nicolas Daragon
Bien que présent sur Facebook depuis 2011, Alain Maurice semble avoir du mal à faire grossir son audience. Avec 4055 fans acquis en une année de présence, Nicolas Daragon affiche clairement sa préférence pour ce support.
En dehors du nombre de fans, on constate un taux d'engagement équivalent sur les deux pages des candidats avec en moyenne 85 likes par publication.
Là encore, les deux candidats utilisent leur page Facebook pour un suivi en direct, au jour le jour, de la campagne électorale, mais ne semblent pas avoir mis en place une vraie stratégie de contenus.
4. Instagram : Alain Maurice à fond !
On ne les attendait pas forcément sur ce support... et pourtant...
Sur Instagram, Alain Maurice a, en un mois seulement, obtenu deux fois plus d'abonnés que Nicolas Daragon. Là encore, on découvre surtout des photos de la campagne ou de poignées de mains avec divers soutiens.
Au choix : Cantona ou Chabal
Le sport est une valeur sûre et les candidats l'ont bien compris en affichant leur proximité (...ou pas) avec des sportifs de renom.
5. Youtube : le meilleur pour la fin !
A la date à laquelle nous avons réalisé notre étude (24 février 2014), c'est Nicolas Daragon qui remportait haut la main le match de la vidéo qui buzz...
Arrivés pratiquement simultanément sur ce média incontournable, les deux candidats ont, entre temps et chacun de leur côté, cédé aux sirènes de la tendance du moment.. On retrouve deux mises en scène joyeuses, plus ou moins réussies (c'est au choix) sur l'air de LA chanson qui cartonne : "HAPPY" de Pharell Williams. Bon, reconnaissons que trop de HAPPY tue le HAPPY....
Au 28 février, soit un jour après la sortie de sa version, Alain Maurice a semble-t-il rattrapé son retard avec plus de 7000 vues cumulées sur ses deux vidéos.
Le Bilan
Nous pouvons donc globalement conclure à un match nul des deux candidats. Nous pourrions regretter que l'utilisation de ces outils soit finalement assez limitée et que les candidats ne semblent pas avoir pris la mesure du potentiel et des retombées possibles... à condition d'avoir su définir en amont une vraie stratégie digitale. Sur ce sujet, l'exemple pourrait venir d'outre Atlantique, où lors de la dernière campagne présidentielle, l'élection s'est surtout jouée sur internet ! Chez l'Oncle Sam, cela fait bien longtemps que l'on applique à la politique des techniques directement issues du marketing digital : définition des cibles, mise en place d'entonnoirs de conversion, lead nurturing, social CRM, etc.
Peut-être dans 6 ans ?
